Article Nouvel Observateur, 11 décembre 2008
Le premier livre traduit en français du jeune écrivain portugais
Gonçalo M. Tavarès, «Jérusalem», évoque, pour le décor, «M le maudit», ses rues lugubres, type République de Weimar. On croise un psychopathe qui cherche sa victime, un enfant qui ne sort jamais à cette heure si tardive, un docteur qui épousera sa patiente et la folle en question qui voudrait trouver Dieu, là, tout de suite, cette nuit. Il est beaucoup question de santé mentale, dans ce roman sardonique sur la beauté du Mal, mais aussi de prostitution, de cimetière, d’excitation, d’espèce (animale et humaine mélangée). Ainsi Theodor, le médecin qui cherche à comprendre comment l’horreur est ce sang qui s’est mis à couler dans les veines de l’Histoire, marche d’un pas vif vers Hanna, la prostituée qui l’affole, tout en analysant le mouvement rapide de ses jambes: «
Si nous n’étions que cela, ce que je suis en ce moment, un homme qui marche vite, la verge dure, en proie au désir de rencontrer rapidement une femme, si nous n’étions que cela nous serions à présent les chiens de nos chiens.»
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